Il fait son grand retour dans nos cuisines : frais, séché ou en pesto… Je vous parle de l’ail des ours évidemment ! L’ail des ours, aussi appelé ail sauvage ou Allium ursinum, commence à pointer le bout de ses feuilles au printemps. Mais vous ne savez ni où le trouver ni comment le préparer. On vous explique tout ici ⤵️
📌 Étape 1 : où et quand le trouver ?
Présent en abondance au printemps de mars à mai, l’ail des ours se cueille dans les sous-bois humides et légèrement ombragés ou au bord des cours d’eau. L’ail des ours peut se récolter à partir de 500 m et jusqu’à 1600 m d’altitude.
Vous pouvez en trouver facilement à Taninges le long du Foron ou au parc des Dérêches à Morzine, le long de la Dranse.
💡 Tips « cueillette » : l’ail des ours se trouve régulièrement à proximité des morilles blondes. C’est un excellent bio-indicateur pour trouver celles-ci. Peut-être l’occasion de faire d’une pierre deux cueillettes !
🔎 Étape 2 : reconnaître l’ail des ours
Il est important de bien se renseigner sur l’apparence de l’ail des ours car il existe un risque de confusion avec 2 autres plantes toxiques : le Muguet et le Colchique.
Comme son nom l’indique, l’ail des ours a une odeur très caractéristique d’ail. N’hésitez pas à frotter ses feuilles entre vos doigts pour vous en rendre compte. Ses feuilles sont longues et non dentées. Elles sortent de terre individuellement et entre chaque feuille et le sol il y a une « tige » (un pétiole). La tige de l’ail des ours est cylindrique (un côté plat et un côté rond). Les fleurs de l’ail des ours sont facilement reconnaissables : elles sont blanches en forme d’étoile et poussent en ombrelle.
🌱 Une plante aux 1000 vertus, vous avez dit ?
On a demandé à Michel Rostalski, naturaliste, de nous dresser le portrait de cette plante sauvage dont les bienfaits ne sont plus à démontrer !
« Je côtoie cette plante depuis plus de 50 ans et ses vertus hors normes sur le corps et l’esprit ne cessent de m’étonner. En voici quelques-unes :
- Elle est une des rares plantes à éliminer les métaux lourds et résidus chimiques lorsqu’on la prend sur une période longue, un mois au moins.
- Son action désinfectante nettoie le sang et le système digestif de nombreuses bactéries pathogènes.
- Elle fluidifie le sang, nettoie et décongestionne les vaisseaux et artères…En çà elle est précieuse pour régulariser la tension.
- Prise régulièrement, sa composition de « bombe nutritionnelle » en fait un facteur d’alcalinisation et de rajeunissement des cellules !
- Pour les agriculteurs et les vignerons, la présence d’ails sauvages (ails des vignes, poireaux sauvages…) est une aide capitale dans la lutte des maladies cryptogamiques et fongiques
- Sur le plan de « l’esprit », les consommateurs réguliers d’ail des ours ont dit voir leur stress et leurs peurs diminuer.
Personnellement, je ne cherche pas trop à garder l’ail des ours longtemps (congélation ou autre). J’aime son côté éphémère. Elle est présente à un moment de l’année où se détoxiquer a du sens… »
🥗 Étape 3 : le cuisiner de différentes façons
Le saviez-vous ? Toutes les parties de l’ail des ours sont comestibles : feuilles, tige, bourgeon/fleur… Bref, tout est bon dans le cochon l’ail sauvage !
Déclinable à l’infini, l’ail des ours fait l’objet de nombreuses idées recettes. Michel nous partage son best-of :
Le pesto « doux » : l’incontournable
Dans un blender, mettez « au nez » une poignée de feuilles lavées d’ail des ours, de l’huile d’olive ou de tournesol oléique bio, du sel de l’Atlantique et un bout de racine de céleri cuite (pour adoucir le goût). Vous pouvez aussi l’agrémenter de parmesan. Mixez et vous obtiendrez un délicieux pesto-minute tout doux, à consommer de préférence dans les 2/3 jours.
💡 Tips « conservation » : n’hésitez pas à le congeler dans des petits pots hermétiques (de type yahourt, confiture) ou dans un bac à glaçons pour décongeler des petites quantités selon vos envies.
Le beurre de fleurs d’ail : la plus raffinée
Mélangez en mixant ou en écrasant des fleurs épanouies d’ail des ours avec du beurre bio (salé ou non). Vous obtiendrez une gourmandise délicate et saine pour accompagner des radis, en apéro, une baguette de pain ou sur une patate cuite en robe des champs…
Vous pouvez aussi faire sécher l’ail des ours (à 45 °C pendant 4 heures) et le réduire en poudre pour le conserver et l’utiliser plus tard.
L’alcoolat d’ail des ours : la plus salutaire
Cette « mixture de santé » permet de garder les vertus de l’ail des ours toute l’année.
Recouvrez un mélange de bulbes et de feuilles d’ail des ours (coupés et hachés délicatement) d’un litre d’alcool artisanal à 40-50° (pommes, schnaps…). Laissez macérer un bon mois puis filtrer. Remplir de petits contenants (100-200ml) en verre teinté et bouchés hermétiquement.
Entre 12 et 20 gouttes 3-4 fois par jour sur une durée de 10 jours environ.
Il ne vous reste plus qu’à enfiler vos chaussures de marche et à partir à la cueillette de l’ail des ours, votre allié gourmand du printemps !