Antoine Cornic : de la grandeurs des vagues à la hauteurs des montagnes.

Cette année, Les Gets a suivi la traversée de l’Atlantique aux côtés d’Antoine Cornic, un amoureux du large qui partait pour son premier Vendée Globe. Il a terminé la course à la 28e place, ayant mis 96 jours pour accomplir sa traversée (environ 13 semaines, un peu plus de 3 mois). Antoine Cornic nous rend visite aux Gets pour témoigner de son aventure.

Son aventure suivie par les écoles des Gets

Les écoles des Gets ont suivi son aventure et l’ont rencontré quelques jours après son retour sur la terre ferme. Les élèves, curieux, de maternelle et de primaire, habitués au milieu montagnard plutôt qu’à l’eau salée, avaient préparé leurs questions :

As-tu vu des animaux durant la course ? 🐟​

Oui, j’ai vu beaucoup de poissons, mais aussi des dauphins et des albatros.

As-tu vu beaucoup de pollution ? ​🌫️

Un petit peu, mais quand même moins que d’habitude !

Quelles sont les dimensions de ton bateau ? ⛵​

Le bateau que j’avais lors de la traversée mesurait environ 18 mètres sur 6 mètres et pesait un peu plus de 8 tonnes.

As-tu perdu du poids ? 🥕​

Oui, j’ai perdu beaucoup de poids pendant mes semaines en mer, environ 12 kg !

Comment est-ce que tu communique pendant la traversée ? 📞​

On communique grâce à un téléphone satellite. Ce téléphone permet de rester en contact avec la terre ferme, même pendant les tempêtes.

Est-ce que tu as eu des casses sur ton bateau ? 💥​

J’ai eu deux grosses casses, dont une à l’intérieur du bateau et une sur le mât. Il faut les réparer seul grâce aux outils qu’on a à disposition. Par exemple, ma voile s’est déchirée lors d’une tempête le 28e jours.

As-tu envie de repartir ? 🤩​

Oui ! Je suis heureux de repartir vivre l’aventure en 2028 !



“On retrouve beaucoup de choses identiques entre mer et montagne, que ce soit sur les valeurs du sport, de la vie ou de la nature.”

Antoine Cornic

Une rencontre entre terre et mer

Après son passage aux Écoles des Gets, Antoine se lance dans une aventure montagnarde aux côtés d’un autre aventurier local : Antoine Tricou. C’est l’occasion pour nous de comparer les deux terrains de jeu : météo, outils, préparations, etc. 

Lorsqu’on part pour plusieurs jours, voire plusieurs semaines, quel type de nourriture aimez-vous emporter ?
Sur mes courses de bateau j’utilisais des appertisés, qui sont souvent bien meilleurs que les lyophilisés qu’on utilise en montagne. Malgré tout, les lyophilisés sont plus légers lorsqu’on part en montagne.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

Lorsque vous partez sur ce type d’expédition, vous utilisez un téléphone satellite. Est-ce qu’il capte vraiment partout ?
En montagne comme en mer, on utilise aussi des appareils satellites pour communiquer là où il n’y a pas de réseau. sur mes courses de bateau toutes communications étaient interdites donc pas de téléphone satellite, pas d’internet, la vraie solitude !

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

En mer comme en montagne : Après ce type de voyage dans un milieu hostile sur le long terme, est-il compliqué de revenir à la vie de tous les jours ? (Reprendre un rythme, revoir du monde, etc.)
Je pense que c’est moins difficile de nos jours qu’il y a 20 ans. L’évolution des systèmes de communication sur nos bateaux nous aide à bien préparer notre retour ! Le fait que ce soit devenu un sport professionnel aide aussi nos familles à se préparer, elles nous aident ensuite à revenir dans la vie de terrien.

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel
À mon sens plus difficile de revenir à cette vie de fou avec internet et réseaux sociaux… on est tellement bien sans tous ces parasites, je conseille de tenter l’expérience 😉​

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski


Comment vous préparez-vous mentalement pour une expédition en mer ou en montagne ? Y a-t-il des similitudes dans la façon dont vous vous conditionnez avant de partir ?
Pour ma part j’ai une préparation mentale avant le départ. Dans une telle épreuve comme le Vendée Globe, c’est la notion de temps le plus compliqué. Trois mois seul n’est vraiment quelque chose de commun ! C’est quelque chose que même mon préparateur mental ne connaît pas. Pour m’aider, j’ai divisé mon parcours en différentes étapes pour pas avoir une vision globale….Mais c’est ma façon personnelle de fonctionner !

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel
Il y a des choses importantes dans les deux milieux : le matériel et la météo, il ne faut rien laisser au hasard pour mettre toutes les chances de son côté pour terminer l’aventure.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

Si tu devais vivre en montagne toute l’année, qu’est-ce qui te manquerait le plus ?
Nous sommes terriens, à un moment la vie sur terre finit par manquer, surtout les membres de ma famille. Lorsqu’on connaît le timing de course, c’est plus simple ! Si je pars sans timing précis, juste moi et la mer… Ma famille finirait par me manquer terriblement.

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel
Je vis en montagne, et elles me manquent si je suis longtemps en mer, j’ai besoin de pouvoir prendre de l’altitude pour contempler le monde avec de la hauteur.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski


Quel est, pour vous, le plus grand point commun entre l’amour de la mer et l’amour de la montagne ?
Pour moi c’est l’humilité et la beauté.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski
On retrouve beaucoup de choses identiques entre mer et montagne, que ce soit sur les valeurs du sport , de la vie , de la nature… La grosse différence c’est le temps de récupération en cas de problème ! Sur mer, il faut être en mesure d’attendre les secours jusqu’à 10 jours.

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel

Comment vivez-vous la solitude pendant vos aventures ? Est-ce plus difficile en mer ou en montagne ? Comment faites-vous pour y faire face ?
Je pense qu’il y a la même difficulté face à la solitude entre la mer et la montagne. Je crois surtout qu’il faut aimer la solitude et avoir un équilibre avec la terre. Je suis très entouré à terre, ce qui me permet d’affronter la solitude lorsque je pars en mer pendant longtemps, sans avoir trop de tristesse en moi.

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel
En montagne il faut avancer physiquement alors qu’en mer on est tributaire du vent, même parfois il décide qu’on avancerait pas… Il faut vivre au rythme du vent, sur un bateau de course je me suis très rarement ennuyé car il y a toujours plein de choses à faire, météo, réparation, repos, ou juste contempler l’océan.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

Pouvez-vous nous donner vos 3 outils indispensables à une excursion ?
En montagne comme en mer, un Opinel, du scotch américain et une petite fiole de gnole de framboise.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

Quelle est votre plus belle rencontre inattendue lors d’une de vos expéditions ?  
La nature est la plus belle des rencontres ! Elle nous montre à quel point nous sommes petits. Quand je ne pars pas en solo, c’est le partage avec l’humain qui est génial, se retrouver au coin d’une cheminée pour reparler de cette nature incroyable qu’il faut préserver.

Antoine Cornic

Navigateur et skipper professionnel
Pour ma part, j’ai un magnifique souvenir où des dauphins nagent dans du plancton bioluminescent de nuit. Un spectacle incroyable, comme des fantômes sous l’eau qui dansent autour du bateau.

Antoine Tricou

Moniteur Brevet d’Etat de Ski

Le Vendée Globe : une occasion de lutter pour l’écologie

Antoine Cornic et son équipe sont également engagés dans l’écologie marine, notamment avec le #REVEILLONSNOUS fièrement affiché sur son bateau.

Retrouvez toutes les informations et le parcours d’Antoine Cornic sur son site internet :