Bourrée de vertus tonifiantes, digestives et stimulantes, la gentiane jaune est un extraordinaire remède et un véritable trésor de patrimoine. Quand l’amer a tout bon.
Grande gentiane, grandes vertus
Emblématique des Alpes, aussi appelée grande gentiane, la gentiane jaune se reconnait à son mètre de tige et ses feuilles opposées surmontées de fleurs jaunes en étoile dont les capsules renferment les graines. Comme ses congénères pourpres et bleues, elle prend racine dans les prairies alpines, entre 1200 et 2500m d’altitude. Autrefois accusée, à tort, d’amériser le lait des vaches, la gentiane jaune a souvent été malmenée voire éradiquée, bien qu’elle ne fasse en réalité pas partie de l’alimentation des bovins. S’il leur arrive d’en grignoter, c’est uniquement pour se soigner. Pas folle la bête ! Les vertus curatives de la gentiane jaune sont réelles et même miraculeuses contre les digestions difficiles et les foies encombrés. Connue pour stimuler le système immunitaire, elle contribue également à tonifier l’épiderme, gommer la couperose et décongestionner la peau. On lui reconnait encore des vertus vermifuge lorsqu’elle est consommée en infusion. Bref, une plante à inviter à tout prix dans son armoire à
pharmacie !
Recettes en 3 coups de cuillère à pot
L’eau de Gentiane, remède contre les « gueules de bois » et repas trop copieux. Mélangez une cuillère à café de racines de gentiane sèche à un litre d’eau. Laissez macérer une heure. En soin curatif ou préventif, avant ou après une « grosse soirée » !
L’huile tonique cosmétique, l’alliée des peaux atopiques ou relâchées. Faites macérer une cuillère à café de racines de gentiane, fraiche ou sèche, dans 160ml d’huile de tournesol bio et 40ml d’huile de sésame ou d’argan. Exposez l’huile au soleil d’été durant un mois, filtrez, utilisez en application externe. Effet bonne mine assuré.
Conservation du patrimoine vivant
La gentiane jaune a été récemment réintroduite aux Gets afin de donner naissance à une nouvelle population. « On évite de la cueillir » précise Michel Rostalski, spécialiste des fleurs sauvages. « A l’automne, on peut par contre récolter quelques centimètres de racine de gentiane pourpre présente en abondance ». Pour découvrir les autres espèces de la collection végétale spécialisée des Gets, cap sur le Jardin du Père Delavay, créé en 2017 dans l’écrin naturel du lac des Ecoles. Entre 1867 et 1895, le missionnaire et botaniste savoyard a envoyé plus de 200000 plantes au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, découvertes lors de ses pérégrinations en Chine. Si certaines s’épanouissent aujourd’hui dans nos jardins, difficile de croire que d’autres ont été rapportées de l’autre bout du monde par un prêtre gêtois il y a 150 ans ! La visite du jardin Delavay est l’occasion de découvrir un patrimoine vivant exceptionnel. Un voyage ludo-pédagogique à partager en famille.