En tant que chargée d’études environnementales pour la fédération des chasseurs, Sarah intervient auprès des domaines skiables pour préserver les habitats du Tétras lyre, un oiseau emblématique des montagnes françaises. Découvrez aujourd’hui son portrait dans notre série dédiée aux coulisses gêtois #MADEINLESGETS
Peux-tu commencer par te présenter ?
Sarah : Je suis Sarah Moret, chargée d’étude environnementale au sein du bureau d’étude de la Fédération des chasseurs, Instinctivement Nature. Je travaille principalement sur les domaines skiables, en particulier sur les thématiques liées aux galliformes, et plus spécifiquement le Tétras lyre.
Mon rôle consiste à accompagner les domaines skiables dans le cadre de leur observatoire de l’environnement. Cela inclut la réalisation de diagnostics préalables, comme l’évaluation de l’habitat du Tétras lyre, ainsi que le comptage des populations.
Grâce à ces analyses, nous proposons des actions concrètes : mises en défens, signalisation des câbles et débroussaillage des zones de reproduction. Nous organisons parfois des actions de sensibilisation avec des stands d’animation ou des mascottes Tétras pour sensibiliser les plus jeunes.
Quelles zones des Gets sont concernées ?
Sarah : Il y a deux zones aux Gets, le Ranfoilly et le Mont Chéry. Ces zones ont été identifiées suite à un diagnostic des habitats d’hivernage du Tétras lyre réalisé en 2018. Ce travail nous a permis de repérer les endroits où l’oiseau hiverne.
Pour cela, nous intervenons deux fois par hiver : une première fois avant les vacances de février pour analyser la fréquentation humaine de la zone. Puis une seconde fois en fin de saison, au début du printemps, afin de rechercher les crottiers de Tétras lyre. Ils nous permettent de localiser les refuges hivernaux de l’oiseau.
En croisant ces données, nous pouvons identifier les zones à enjeux. Ce sont des zones où l’habitat d’hivernage du Tétras lyre est important, mais qui sont également soumises à une forte fréquentation des skieurs.
Le Ranfoilly a été mis en défens en 2019 et est suivi chaque année pour observer l’évolution de la fréquentation par les oiseaux dans cette zone.
Quant au Mont Chéry, une zone a été mise en défens plus récemment, en 2022. Elle avait déjà une palissade en bois qui était considérée comme une mise en défens pour le Tétras. Nous avons ajouté un linéaire de corde afin d’empêcher le passage des skieurs en amont de la zone. Ainsi ce refuge pour le Tétras lyre reste préservé.
As-tu d’autres missions sur le domaine en dehors de cela ?
Sarah : Oui, j’accompagne aussi le domaine dans ses projets d’aménagements. Nous faisons des préconisations pour les galliformes lors de la création de pistes VTT, débroussaillages ou autres aménagements. Selon les diagnostics, nous évaluons la faisabilité d’un projet et les mesures compensatoires nécessaires pour protéger les oiseaux.
Grâce aux comptages récents, nous avons pu dénombrer une dizaine de coqs, tant au Mont Chéry qu’au Ranfoilly. Soit environ une vingtaine de coqs au total. En tenant compte des autres observations, cela représente une quarantaine d’oiseaux sur l’ensemble du domaine, ce qui est plutôt positif.
